Langues régionales : le Sénat fait un pas positif qu’il faut confirmer
Le Sénat vient de faire un pas très positif en votant hier soir un article sur les langues régionales dans la loi de refondation de l’école.
Cet article permet enfin la reconnaissance par la loi de l’enseignement des langues, et dans les langues, puisqu’il consacre l’existence du droit à l’enseignement bilingue français-langue régionale.
Cet enseignement existe déjà dans l’Education nationale et dans les écoles associatives laïques.
Cependant, la reconnaissance par la loi permettra de consolider ces filières et de les développer.
Il s’agit d’une victoire collective du monde associatif, des élus des collectivités et de nombreux parlementaires qui ont fait comprendre au ministre de l’Éducation qu’il existait une vraie demande sociale en ce domaine.
Si la loi est votée en ces termes par les sénateurs et ensuite par les députés en deuxième lecture, ce sera une avancée, comparée à la loi Deixonne de 1951. Nous ne pouvons que nous en féliciter.
Il reste cependant d’autres combats à mener afin de hisser la France à la hauteur des autres démocraties qui savent protéger et développer la diversité linguistique.
Il s’agit particulièrement de faire en sorte que la future loi sur les collectivités précise clairement ce que sera la place de l’État et des collectivités dans une future politique publique en faveur des langues régionales. Notre souhait, concernant l’occitan, penche vers une politique menée de façon coordonnée par l’ensemble des régions qui ont la langue occitane en partage.
Il reste donc encore du travail au législateur mais gageons que ce qui s’est passé au Sénat sera le commencement d’une époque nouvelle pour la diversité linguistique sur le territoire de la République.
Les attentes sont d’autant plus grandes que la ratification de la Charte européenne a été abandonnée. Certes la Charte n’est pas tout et elle a en premier lieu une valeur hautement symbolique.
Afin de montrer que le président de la République n’a pas renoncé à ses promesses nous espérons qu’il aidera à la mise en place d’une législation complète. Nous attendons du premier ministre qu’il prenne une initiative audacieuse afin de régler la question des langues régionales dans la vie publique et dans les médias qui sont avec l’école les deux piliers d’une politique linguistique publique.