Merci Manuel, tu es un vrai démineur !

Manuel Valls avoue parler une langue inquiétante. Il a fait cet aveu sur TV5 monde mais ne semble pas décidé à abandonner le catalan même si cette langue semble contenir pour lui les germes de la division et du sectarisme. Mais il semble nous expliquer qu’il sait bien manipuler cette dynamite anti républicaine au contraire des méchants séparatistes que sont ceux qui souhaitent un enseignement immersif. (le verbatim en fin d’article).

Il y a ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ! Il y a ceux qui peuvent et ceux qui ne peuvent pas. Il y a les responsables et les irresponsables.

Et Manuel Valls est dans la catégorie de ceux qui savent, qui peuvent et qui sont responsables.

Il vient d’expliquer à une journaliste de TV5 monde qu’il ne laisserait jamais l’enseignement se faire en catalan, basque, occitan ou breton si un jour il devenait ministre de l’Education en France.  Bon l’hypothèse est hasardeuse mais on ne sait jamais. Mieux vaut être prévenus.

Manuel Valls convient que l’enseignement immersif est la règle en Catalogne mais il ajoute que c’est différent parce que …On connaît le refrain ; la France ce n’est pas pareil, ce n’est pas la même chose et la République c’est l’unicité du peuple, une langue etc…Il ajoute même que le français est parlé par des millions de personnes de par le monde et qu’à ce titre il est normal que l’on n‘enseigne pas dans d’autres langues sur le territoire de la République.

Faut-il lui rappeler que l’espagnol est aussi parlé par des millions de personnes ? Est ce un argument ?  

Mais le plus amusant, si j’ose dire, dans cette intervention de notre ancien premier ministre c’est quand il nous dit qu’il y a un risque parce que ces langues ont un rapport avec le séparatisme et qu’elles divisent, qu’elles fracturent.

Il prend d’ailleurs l’exemple du catalan et du basque pour montrer comment les méchants se servent selon lui du catalan et de l’euskara pour tenter de diviser l’Espagne.

Pourtant il s’empresse de nous dire aussi que lui même parle le catalan avec « sa femme, sa mère et ses amis ». Oui, mais il le parle sans risque de séparer, de fracturer. Valls doit parler une variante du catalan qui n’est pas indépendantiste. C’est une nouvelle forme de catalan je présume. Ou alors, il pourrait être accusé de mettre en danger ses proches en les exposant à ce virus si dangereux contenu dans la langue catalane et ses sœurs européennes comme le basque, l’occitan, le breton, le gallois, le corse…et je passe toutes les autres qui ne doivent être que des virus linguistiques ayant muté de façon très pernicieuse.

Manuel Valls nous parle un peu comme si quelqu’un vous disait que lui a le droit d’avoir une kalachnikov à la maison mais pas vous, au prétexte que la sienne ne tirerait que des balles à blanc ou qu’il vous promettrait de ne jamais la charger avec de vraies balles.

Pour Manuel Valls une grande partie de ceux qui parlent des langues non étatiques sont des méchants  et s’en servent mal…alors que lui, il sait, il peut, il est responsable.   

Et dire que cet homme a été notre premier ministre et que nous n’avons pas su le garder tellement il est précieux. Il possède en lui-même tous les principes républicains, il les incarne, il sait manier cet outil mortel qu’est sa langue séparatiste. Il la parle avec ses proches sans pour autant les blesser ou leur faire prendre le moindre risque. 

Lui pourrait nous enseigner comment faire de nos langues des outils innofensifs alors que nous, nous ne savons rien du danger que nous faisons courir à la République et à ses principes, qui sont, c’est bien connu, la propriété de celui qui fut notre premier ministre.

Nous sommes des enfants qui manipulons la dynamite antirépublicaine, le racisme, le sectarisme, le séparatisme, sans prendre la mesure du danger que nous faisons courir à nos proches et à nous-mêmes.

Moltes gracies Manuel per la teva paciéncia e per ensenyar-nos el camin. Je te la fais aussi en occitan : Mercés Manuel per la toa paciéncia e per nos ensenhar lo camin. Fais attention ! C’est du catalan non décatalanisé et de l’occitan non désoccitanisé. C’est  comme le café qui n’est pas décafeïné, ça peut énerver.  Il y a un risque évident à le lire. Mais, tel un démineur n’écoutant que son courage, tu sauras désamorcer ces mots pour en faire d’innofensifs remerciements pour ton dévouement infatigable à la démocratie.

David Grosclaude

Il a dit , le 23 octobre sur TV5 Monde à propos d’une question posée sur l’enseignement dans les langues dites régionales et en langues dites régionales. Si vous étiez ministre de l’Education en France accepteriez vous que cela se passe comme en Catalogne par exemple.

Non sûrement pas parce que la République c’est l’unité, l’unicité, c’est une langue, le français, parlée et écoutée par des millions d’hommes et de femmes qui peut-être aujourd’hui nous regardent (…) Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas faire vivre les langues dites régionales. C’est le cas en Bretagne, en Occitanie, c’est le cas en Alsace depuis très longtemps parce qu’il y a ces cultures régionales. Moi tout ce qui est lié au séparatisme, à la destruction de l’unité républicaine me fait peur (…) l’Espagne c’est une autre histoire(…)Autour de la langue, notamment autour du catalan et du basque  il y a parfois des logiques sectaires, d’exclusion qui sont parfois inquiétantes —et on le voit à la fracture entre les indépendantistes et les non indépendantistes — et sont malheureusement très liées à la langue.

Ce n’est pas mon cas ; moi je parle catalan avec ma femme, ma mère, et beaucoup d’amis, mais on voit bien que la langue est un élément de cette rupture et c’est un élément inquiétant »