Tourisme oui mais pas sans l’identité culturelle et linguistique

La Région Aquitaine vient d’approuver un nouveau règlement d’intervention sur l’aide au tourisme.

Le document est intéressant et donne beaucoup de chiffres et autres données sur l’activité économique que représente le tourisme. Cependant j’ai regretté au nom du groupe que la question des langues ( occitan et basque) et des cultures que ces langues portent, soient absentes de ce règlement d’intervention.

Notons que Renaud Lagrave, vice-président chargé du tourisme, m’a répondu en séance plenière qu’il était disposé à travailler sur la question de la formation des professionnels du tourisme. Tant mieux mais il faudra être présents pour que la conscience que le patrimoine immatériel est un élément d’attractivité, se développe ; Il faudra aussi travailler pour que nos langues ne soient pas folklorisées mais utilisées comme une autre façon de faire découvrir un territoire.

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Offrir au touriste un beau décor c’est bien, mais qu’est ce qu’un beau décor de théâtre si on oublie le texte de la pièce, ou qu’est ce qu’un beau décor de cinéma s’il n’y a pas les mots pour raconter une histoire ?

« Dans l’ensemble nous approuvons le travail qui a été fait en matière de tourisme et qui a débouché sur ce règlement d’intervention.

Nous l’avons lu avec attention, c’est une mine de données chiffrées et ce travail nous donne la dimension économique du tourisme dans notre région.

 

Il est dommage que dans ce règlement ne soit pas mieux prise en compte l’identité culturelle de l’Aquitaine. Avec deux langues et deux cultures, l’occitan et le basque, nous possédons deux éléments qui participent à l’attractivité d’un territoire. Ce sujet fait d’ailleurs l’objet d’une abondante littérature aujourd’hui chez ceux qui analysent l’évolution du tourisme dans le monde. Il y a là de l’expertise et de la prospective.  

Une journée de réflexion a d’ailleurs été co-organisée sur ce thème, en mai dernier en Périgord par le CG de Dordogne, la Région et la BEM, l’école de commerce de Bordeaux. 

Il a permis de faire apparaître des initiatives nombreuses en ce domaine, que ce soit autour de la langue et de la culture occitanes et autour de la langue et de la culture basques. 

Il faut de notre point de vue que nous soyons en capacité d’accompagner mieux ces initiatives, de les valoriser plus. 

Ces éléments de notre identité ne sont pas des centres d’intérêt pour les seuls touristes étrangers à la Région Aquitaine mais ils le sont aussi pour les touristes de l’intérieur. 

Cette question est évoquée par le CESER mais sa remarque semble se limiter au tourisme en montagne, ce qui est un peu réducteur. De la même façon on ne peut laisser penser que ce serait de la seule responsabilité des Parcs Naturels Régionaux.

Le patrimoine immatériel aquitain va des troubadours occitans, à  la création moderne en basque ou en occitan en passant par des pratiques sportives, et j’en passe. C’est la découverte d’un patrimoine qui nous appartient à tous et que nous avons la responsabilité de faire vivre et de partager.

Mais qu’en faisons nous ? Encourageons-nous les professionnels du tourisme à prendre en compte ce patrimoine vivant, et à se former pour le valoriser ? Si nous ne le faisons pas de façon cohérente et avec de la compétence c’est vers la folklorisation au sens le plus péjoratif  du terme que nous poussons cette partie de notre identité régionale.

La diversité culturelle est un élément d’attractivité au même titre que la biodiversité ou que la diversité des paysages. D’ailleurs ces éléments peuvent ils être séparés ? Nous ne le croyons pas et nous souhaiterions que, enfin, l’image que nous donnons de nous à ceux qui viennent séjourner chez nous soit complète, décomplexée et débarrassée d’un certain nombre de préjugés négatifs. 

Nous sommes persuadés que cette prise en compte donnerait encore plus de cohérence au document qui nous est proposé.  »