Rien que pour emmerder le berger !

Rien que pour emmerder le berger !

cet article est l’éditorial de la revue « Occitània Viure al país »,abonnements 24,5 euros par an . «Occitània, viure al país »  21 bis camin de Matens 81600 Gaillac

Je m’aperçois qu’il est de bon ton de se moquer des politiques et des élus. Vous me direz qu’ils l’ont mérité. Quand on voit que le spectacle que certains donnent, ça n’est pas reluisant. Mais est-ce suffisant pour expliquer qu’il n’y a plus dans les radios, les télévisions, dans la presse, rien d’autre que la caricature de l’élu loin des réalités et dont la seule préoccupation est sa gamelle ?

Il n’y a plus un humoriste qui ne fasse son couplet sur les guignols de la politique ; c’est devenu la tarte à la crème de l’humour. Le résultat c’est que beaucoup qui croient avoir de l’humour n’en ont pas. Mais le filon est bon. Ça caresse l’opinion ( et pas la meilleure ) dans le sens du poil.

Il n’y a pas de raison effectivement d’être fier de tel ou tel qui a mis la main dans le pot de confiture et qui est englué jusqu’au coude ; et il n’y a donc pas de raison de ne pas le dénoncer.

Mais tous les enseignants sont ils des pédophiles ? Tous les pilotes de ligne sont ils suicidaires ? Non, bien sûr. Généraliser à partir de cas isolés serait outrancier.

Sur les hommes politiques et leurs travers on peut et on doit faire de l’humour pour dénoncer les abus. Et puis l’expression est libre.

Cependant je voudrais noter que ce déferlement n’est pas anodin. On entend une petite musique qui fait que, finalement, plus personne n’est crédible. Il n’y a plus un responsable public qui dise la vérité et tout ce qui est dit doit être interprété avec un filtre qui permet de comprendre quel est son intérêt personnel. On crée une véritable rumeur dont le refrain est connu au bistrot du coin : « Tous pourris ! ». C’est la chanson à succès de la crise.

Mais quand tout va bien la chanson est bien différente. Les petits services rendus par tel ou tel élu à celui qui veut un coup de piston, qui cherche un logement, un petit coup de main pour un projet, sont beaucoup plus acceptables. Le clientélisme est plutôt bien vu, sympathique même alors que pourtant il n’est que le début du renoncement à la démocratie.

Quelle belle contradiction nous offre justement cette démocratie ! Cette dénonciation sans discernement des « politiques » ne serait-elle pas due aussi au fait que, pendant la crise, le clientélisme se réduit, que les petits services rendus sont plus rares. Alors la démocratie représentative devient bien plus insupportable.

J’ai envie de dire qu’il nous faut chercher à qui cela profite. Une rumeur, et on le sait depuis les études qui ont été faites sur des rumeurs célèbres, n’est bonne qu’à certaines conditions précises.

Il lui faut d’abord être vraisemblable. Donc, quelques exemples de politiciens pourris, même peu nombreux, mais bien scandaleux et bien médiatisés, (et on en a eu plusieurs) font l’affaire. Cependant, la rumeur n’a de sens que s’il elle profite à quelqu’un ( là, il faut chercher, mais pas trop, c’est facile) Il faut aussi qu’elle valorise ses colporteurs qui en rajoutent un peu au passage. C’est ainsi qu’elle enfle et qu’elle gagne en crédibilité. Chaque colporteur doit se sentir approuvé par son entourage. Colporter la rumeur c’est, si vous me permettez une image, comme voler en montgolfière : on va dans le sens du vent, c’est lui qui vous pousse donc on ne l’entend pas. Il ne fait aucun bruit à vos oreilles.

Alors, oui le monde politique a tendance à oublier les réalités. Mais il arrive que ceux qui sont dans les réalités ( ou qui prennent leur réalité pour la réalité de tous) oublient ce qu’est la politique et ce que sont les institutions. Elles sont souvent le reflet de la santé de la société.

Alors, non, je ne dirai pas « tous pourris ! sauf moi » parce que c’est cela que certains s’attendent à lire. « Eh oui ! Il veut nous dire que lui est propre, pas comme les autres ».

Je n’alimenterai pas la rumeur, je ne me poserai pas non plus en victime, en défenseur du système ; Je dirai simplement que l’humour et la caricature qui sont des armes en démocratie, doivent savoir se caricaturer et se moquer d’elles-mêmes.

Tout ça pour en arriver à vous dire que mon antidote c’est ce dessin de Panos Maragos, un dessinateur grec qui met en scène des moutons dans un pré. Ils regardent une affiche électorale sur laquelle se trouve un loup plutôt menaçant. Un des moutons dit alors : « je crois que je vais voter pour le loup ; ça fera réfléchir le berger ! ».

Et savez-vous ce que j’ai entendu comme une rumeur dans nos montagnes ces jours derniers ? « On a essayé le berger, on a essayé le chien, rien n’a changé ! Alors maintenant on a rien à perdre ; on peut essayer le loup ! ».

Ce sera sans moi.

David Grosclaude

dessenh grec

En vallée d’Aspe les travaux avancent / En vath d’Aspa lèu lo trin tornarà.

Que trobaratz ací quauques fotografias de las òbras sus la via deu trin enter Auloron e Bedós .

Aspa 3Lo trin que tornarà lèu pujar en vath d’Aspa, dinc a Bedós entà començar. Las òbras en Aspa qu’avançan viste e aquò pr’amor lo Conselh Regionau d’Aquitània qu’ac a decidit sol. E qu’ei d’aulhors lo sol a pagar aqueras òbras de reabilitacion.

Qu’ei lo prumèr pas abans lo restabliment de la via internacionau qui passa per la gara de Canfranc en Haut-Aragon, au pè deu Sompòrt.

Ubèrta en 1928 après annadas e annadas de tribalhs, aquera via qu’estó abandonada en 1970. E desempuish n’avem pas jamei deishat de demandar que la tòrnen obrir. Plan qu’avem hèit !

Il n’y a pas tous les jours des raisons de se réjouir mais j’ai fait un tour en vallée d’Aspe et j’ai vu les travaux de réhabilitation de la ligne entre Oloron et Bedous. C’est la Région Aquitaine qui a décidé de faire enfin quelque chose pour qu’un train circule à nouveau dans la vallée.

Près de 100 millions d’euros pour que des trains arrivent à nouveau à Bedous et ensuite il restera une trentaine de kilomètres pour que l’on retrouve la ligne internationale qui passe par la gare de Canfranc.

Aspa 1

Pour faire court et pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire, c’est en 1970 que la ligne internationale est interrompue. Il n’y a plus que la bagnole et le camion qui comptent à l’époque alors on ne veut pas rétablir la ligne. Pourtant ça n’aurait pas coûté cher : un petit pont à reconstruire après Bedous.

Dix ans après, en 1980, le train est supprimé complètement et s’arrête à Oloron.

Des années de bataille ont été menées par différentes associations, des syndicats et des partis politiques, dont les occitanistes et des écolos. Pourtant rien n’a bougé pendant plus de quarante ans.

Personne ne voulait payer. Pas RFF, pas la SNCF, et pas l’État. Les trains circulent jusqu’a Canfranc en Aragon mais pas chez nous.

Alors en septembre dernier la Région Aquitaine a lancé seule les travaux de rénovation de cette ligne jusqu’à Bedous. C’est un véritable ouvrage d’art mais aussi une porte sur l’Aragon et la péninsule ibérique. Il faut espérer que l’on trouvera de quoi payer la suite, les trente kilomètres qui restent. Mais il faudra que d’autres paient aussi.

Il semble qu’on ait oublié que de l’autre côté du tunnel il y avait nos voisins et que c’est aussi l’Europe.

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Enfin je vous présente quelques photos d’un chantier rare : une voie ferrée qui est en réfection totale dans les Pyrénées. On n’a pas vu ça depuis longtemps.

Je ne regrette pas d’avoir manifesté depuis des années pour demander la réouverture de cette ligne.

On finira un jour par pouvoir aller à Saragosse par le train, ce qui est la moindre des choses quand on prétend faire l’Europe !

si vous voulez en savoir plus allez sur le site du CRELOC : http://creloc.intermodalite.com/

L’éclipse éclipsée ou, les astres victimes des lunettes hexagonales

On dit souvent que la question des médias est un élément majeur dans le fonctionnement du centralisme à la française. Je pense en effet que le système médiatique centralisé joue un rôle néfaste dans la façon dont fonctionne notre démocratie.

J’aurais pu choisir un thème politique, social, culturel pour vous donner un exemple de ce que cette centralisation médiatique peut provoquer comme déformation de l’information ( je n’ai pas dit désinformation ! mais ça y ressemble parfois).

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La Terre vue de la Lune par un vaisseau Apollo

Alors permettez moi de faire ma démonstration à partir d’un événement céleste. Ce 20 mars en effet le Soleil, la Lune et la Terre étaient alignées. Aucun événement ne peut être plus universel et plus objectif que celui-ci. En théorie, il ne devrait donner lieu à aucune déformation lorsqu’on le relate…et pourtant.

Ce 20 mars une éclipse de soleil totale était visible en Atlantique Nord et les Islandais ont pu en profiter. Cette éclipse très médiatisée en France n’était visible qu’à 70% ou 80%. Rien à voir avec celle de 1999 qui avait été de 100%, donc totale, à Paris. Chez nous, au sud de l’hexagone elle n’avait pas été beaucoup plus importante que celle de ce 20 mars (85% à Toulouse).

Or, depuis 1999, on nous a appris que nous n’aurions pas d’éclipse majeure avant 2089. Cette information, qui est le résultat de calculs précis d’astrophysiciens, ne devrait souffrir aucune contradiction. « Nous n’aurons plus l’occasion de voir en France une telle éclipse avant 2089 ». Cette phrase, je l’ai entendue répétée à maintes reprises sur plusieurs médias, durant les quelques jours qui viennent de passer. Elle semble objective.

Les astres seraient donc respectueux des frontières. Il n’y aurait pas d’éclipse « française » majeure avant la fin de ce siècle !

Sans remettre an cause les calculs des spécialistes sur le jour, l’heure et le parcours de l’éclipse totale de 2089, je souhaite interpréter cette information d’une façon non hexagonale. En effet, quand on m’envoie le message selon lequel je ne verrai pas, chez moi, d’éclipse majeure avant 2089, je cherche à savoir pourquoi la France et les habitants de l’hexagone sont ainsi ignorés par les astres pendant tant d’années !!!

En réalité l’information est déformée. La véritable information est la suivante : « Il n’y aura pas d’éclipse totale avant 2089…à Paris ! ». Etrangement cette information s’est transformée en « Il n’y aura pas de tel phénomène en France avant 2089 ». Et je passe sur les commentaires qui vous incitaient à profiter de celle de ce 20 mars parce que, en 2089, nous ne serons pas tous en mesure d’observer la chose. Donc pas d’éclipse pour les Français avant longtemps sauf pour ceux qui pourront voyager sur des terres lointaines, là où les astres sont plus généreux.

Mais alors, où est l’information juste ?

Elle est la suivante : une éclipse de soleil totale traversera le nord de l’Espagne le 12 août 2026 et l’éclipse sera totale au nord de l’Aragon à 20h28, presque trois-quarts d’heure avant le coucher du soleil. Elle traversera la péninsule ibérique depuis la Galice pour se terminer aux Baléares à l’heure du coucher du soleil. Cela veut dire que l’éclipse sera, pour les régions qui sont au nord des Pyrénées, de 98 % ( Bayonne, Pau, Tarbes, Foix, Carcassonne, Perpignan et que pour les autres régions occitanes bien plus importante que celle de ce 20 mars et que celle de 1999 ( entre 85% et 90%). Elle sera originale puisque le soleil sera très bas. La Lune l’éclipsera puis le libèrera partiellement avant qu’il ne se couche.

Pour les médias français parisiens (et relayés par les médias régionaux) il existe des éclipses aux couleurs nationales. Celle de 2026 n’est pas mentionnée parce qu’elle sera « espagnole ». Pourtant une bonne partie de l’hexagone pourra l’observer…mais pas son centre. Donc elle n’existe pas.

Vous allez me dire que tout cela est anecdotique. Effectivement ce n’est pas grave mais c’est très révélateur.

Cela nous éclaire aussi sur la façon dont peuvent être interprétées ( déformées ?) d’autres informations. Si tout est traité, interprété, pré-mâché, digéré et restitué par le seul centre et ses médias, voilà ce qui arrive. Même un alignement de la Terre avec la Lune et le Soleil peut être éclipsé quand il ne concerne pas le centre.

Je vous laisse maintenant méditer les conséquences de cette déformation sur le reste des informations — bien moins universelles et beaucoup moins objectives qu’un alignement céleste — qui nous sont servies chaque jour dans le domaine politique, social, économique, culturel. Le filtre est puissant. Il arrête bien des rayons, il déforme la lumière. Il nous fait de l’ombre.

Non, pas plus que la Terre n’est au centre de l’Univers, le centre du monde n’est pas hexagonal.

David Grosclaude

Un Center Parc en Òut e Garona ?

Lo conselh generau deu departament d’Òut e Garona que prepausa la creacion d’un Center Parc au ras de Castèth-Gelós ( Casteljaloux). Que seré un investiment de 170 milions d’euros. 20 milions que serén portats peu departament e 15 milions per la Region Aquitània.

La discussion d’aqueth projècte qu’ei estada animada au Conselh Regionau d’Aquitània pr’amor qu’èm nombrós a non pas créder a la validitat economica deu projècte e qu’èm nombrós tanben a considerar que lo projècte ei ua eresia toristica e culturau. Totun que s’i a trobat ua majoritat entà votar en favor de la participacion de la Region Aquitània au projècte.

Quin créder que poderé estar creatora d’activitats la creacion d’ua boishòrla en laquau e’s vienerén embarrar toristas ? E sortiràn los toristas de la lor boaishòrla entà anar descobrir lo país ? En los autes Center Parcs existents los toristas n’an pas briga tendéncia a sortir entà anar frequentar los marcats e los comèrcis deu parçan. Tot l’enjòc que seré justament de’us har sortir mes lo conceptor deu projècte non i a pas nat interès. Tà eth qu’ei mei important que los toristas despensen moneda a l’interior,on tot ei previst entà aquò har.

Que s’i parla de quauques 300 emplecs mes quau serà lo lor prètz ? Que sembla evident que per çò qu’ei de l’emplec que seré mei pertinent de consacrar 15 milions a projèctes mei nombrós, mei plan pagerats e mei plan repartits suu territòri de la region.

Lo Conselh Economic Sociau e Environamentau Regionau ( CESER) qu’a dit lo son descacòrd dab aqueth projècte en considerar que la soa pertinéncia n’èra pas briga provada e en explicar qu’aqueth sistèma d’amainatjament toristic qu’avèva tocat la fin de la soa logica en d’autas regions. Qu’evòca tanben lo montatge financièr qui sembla fragile puish que s’apèa sus investissors privats qui deven crompar los « cottages» en profieitar de mesuras de desficalizacion.

Lo CESER en lo son rapòrt que s’interròga sus d’autes punts com per exemple la qualitat deus emplecs e las retombadas exterioras. Que s’i parla tanben de las questions d’environament (aiga, espaci).

230 ectaras que serén necessàrias entà aqueth projècte qui ei sostiengut per quauques elegits qui pensan lo territòri en question a besonh absoludament d’estar reviscolat.

Tota la question qu’ei de saber se n’èm pas devant un projècte d’ua auta epòca, d’ua fòrma de torisme qui s’acaba.

Lo projècte que sembla sustot sortit rapidament, e lhèu tròp rapidament. Precipitacion devuda a la proximitat de las eleccions departamentaus, manca de concertacion, que son uns elements qui riscan de miar a un conflicte tau com ne coneishem en d’autes endrets on projèctes d’aquera natura son en cors.

Las zònas escuras en lo projècte que son nombrosas e que son logicament un factor d’inquietud.

N’èi pas votat en favor d’aqueth dossièr pr’amor que i a tròp de questions qui demoran shens responsas e tanben pr’amor lo torisme non pòt pas estar, segon jo, ua activitat hòra-sòu.

Que dit le CESER ?

Selon le Conselh Economic et Social et Environnemental Régional d’Aquitaine ce projet ne garantit pas que les retombées en matière d’emplois seront vraiment positives. Le CESER note en effet que le ratio aides publiques/emploi et de 130 000 euros. Il dit je cite : « le même niveau d’investissement consenti sur ce territoire au profit des acteurs locaux pourrait certainement générer une autre dynamique de développement porteuse d’un nombre d’emplois plus conséquent ».

Le CESER note par ailleurs à propos de ce projet qu’il représente : « une mobilisation de fonds publics au titre de la promotion et au bénéfice de l’opérateur, sans pour autant que ladite offre ne corresponde à la stratégie touristique des collectivités mais bien plus à celle de Pierre & Vacances » .

Expo universelle, J.O : Paris va nous coûter cher !

Encore un grand projet rentable ! Que dis-je ? Encore deux grands projets rentables !

Les Jeux Olympiques à Paris en 2024  et l’Exposition Universelle en 2025.

Cette dernière ne coûtera rien ou presque à en croire ses promoteurs. On dépensera 2,9 milliards d’euros pour en gagner 3,1 milliards. 200 millions de bénéfice ! On se réjouit d’avance. Nous sommes d’ailleurs appelés à nous réjouir.

Presque aussi rentables que d’autres projets que l’on nous avait annoncés comme tels. Il y en a de nombreux comme le nucléaire et l’EPR, les lignes LGV pour parler des plus récents. Il y a des ancêtres comme Concorde.

Non, ne riez pas ; 2024 et 2025 ce sera le gros lot pour…Paris.

P1020536La Tour Eiffel : symbôle de ce que Paris doit à l’expo universelle

Certes, jamais le centralisme ne s’est renié. Tout a toujours été fait pour que l’on n’ait qu’une seule et grande ambition ; celle d’aller à Paris le plus vite et le plus souvent possible. Mais depuis quelques années des mots avaient circulé comme « décentralisation » et « régionalisation ». On se disait que peut-être il y aurait quelques changements. Les ambitions décentralisatrices n’ont pas fait long feu.

Comme c’est la crise, plus de complexes ; on revient aux bonnes vielles méthodes. La présentation du projet d’exposition universelle à Paris en 2025 est un exemple du genre. On va nous refaire une tour Eiffel, (numérique je vous prie) mais surtout on va investir beaucoup d’argent pour moderniser Paris. Et rien n’est caché, on dit clairement les choses : ExpoFrance 2025 a signé un partenariat « avec la société du Grand Paris, qui pourrait permettre de booster la future métropole et notamment le projet de métro Grand Paris Express ».

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Concorde : prestigieux, mais coûteux

C’est vrai que le coup se prépare depuis des années. Les lignes LGV (payées en partie par les contribuables des communes, départements et régions éloignées) pour aller plus vite à Paris …donc à l’exposition et aux J.O. Mais la ficelle était grosse et on s’aperçoit aujourd’hui que certains groupes de BTP ont voulu se gaver avec des chantiers où le contribuable paye et où les bénéfices sont pour les actionnaires. Donc voici le nouveau projet qui va permettre de lancer un très gros chantier. Expo Universelle qui appelle le nouveau métro circulaire du Grand Paris.

On aurait voulu créer une machine à remonter le temps que l’on aurait pas fait mieux. Paris aura la meilleure part, pour ne pas dire tout le gâteau. Mais ce n’était pas possible de le dire ainsi, alors on explique à Expofrance 2025 que le troisième cercle de l’événement concernera les grandes villes de provinces qui pourront organiser des colloques, faire « des présentations d’innovations technologiques et même présenter des réhabilitations patrimoniales et architecturales ». Rien que ça, ça donne déjà envie !

Bon, on ne dit pas avec quel argent. Ce ne sera pas avec celui des collectivités qui sont déjà plumées. Pas avec les impôts que les collectivités vont percevoir ; la fiscalité c’est l’affaire de l’État qui ramasse et ensuite fait des dotations aux collectivités, si possible en les réduisant régulièrement.

Mais ne vous inquiétez pas, vous verrez tout à la télé si vous n’avez pas la possibilité d’aller à Paris !

Je ne voudrais pas être mal compris. Que l’on organise une expo universelle est en soi une bonne chose. Mais on aurait pu choisir, Clermont-Ferrand, Toulouse, Lyon, Marseille, Nantes, Strasbourg, Bordeaux…Les italiens ont bien choisi Milan, les espagnols avaient choisi Saragosse pour l’expo internationale.

P1090733Saragosse et son pont sur l’Ebre construit pour l’exposition Internationale  de 2008. Les expos internationales ne durent que trois mois. Six mois pour les expos universelles.

Mais chez nous c’est différent ! Il y a la machine à déménager le territoire. Elle fonctionne toujours. Elle s’est emballée depuis longtemps, elle grossit. Elle nous cache l’horizon européen, elle nous condamne à ne regarder que vers un point unique, à n’écouter qu’une voix.

Nous serons dans le troisième cercle. Nous aurons les échos de l’Expo, pas les retombées mais nous aurons le prix à payer. Parce que qu’il faut dire le devis semble bien modeste quand on regarde les factures des autres.

Expofrance 2025 parle de plus ou moins trois milliards d’euros, alors que la facture sera de 15 milliards à Milan cette année ! Elle serait de 20 milliards pour Dubai 2020.

Celle de Hanovre en 2 000 s’est soldée par un manque à gagner de 1,2 milliards d’euros !

Qui gagne et qui paye ? Je ne parle pas des J.O dont on sait qu’ils ne sont pas rentables. Ce n’est pas leur rôle. Mais au moins si ces événements servaient à développer des villes qui en ont besoin. Si on avait l’idée simple de ne pas toujours tout faire au même endroit ce serait déjà une innovation… qui vaudrait une exposition.