L’Office Public de la Langue Occitane/ L’Ofici Public de la Lenga Occitana

Neishença de l’Ofici Public de la Lenga Occitana

Lo Conselh Regionau d’Aquitània qu’a adoptat uei, 23 de junh, la deliberacion qui permet de crear l’Ofici Public de la Lenga Occitana. En fin de setmana, lo Conselh Regionau de Mieidia-Pirenèus que deu estudiar e adoptar lo medish tèxte.

Las duas deliberacions que permeteràn de har espelir un organisme comun a las duas regions qui aurà per objectiu de definir ua politica publica en favor de l’occitan. Aqueth tribalh que’s harà en relacions dab las autas collectivitats (comunas, intercomunalitats e departaments) e dab lo monde associatiu.

L’Ofici Public de la Lenga Occitana qu’ei constituït sonque de regions. Peu moment que son duas e lèu d’autas regions que deverén arribar au Conselh d’Administracion. Negociacions que son estadas aviadas dab l’Estat entà que, eth tanben, vienga a l’entorn de la taula.

L’objectiu qu’ei de poder amassar lèu cinc regions (Lemosin, Ròse -Aups e Lengadòc-Rosselhon an participat a las discussions per la constitucion) e l’Estat.

Qu’ei un eveniment istoric per la lenga occitana pr’amor qu’ei lo prumèr còp qu’un organisme public aurà per mira prumèra de definir ua politica lingüistica publica.

L’OPLO que serà un interlocutor a disposicion de tots los qui auràn per volontat d’ajudar lo desvolopament de la lenga e de la soa preséncia en la societat.

En adoptar aquera deliberacion, la Region Aquitània qu’obreish un periòde navèth en l’istòria de la politica en favor de l’occitan. La lenga occitana, lenga mei importanta deu punt de vista numeric au demiei de las lengas ditas regionaus en França, qu’aurà d’ara enlà un lòc d’elaboracion de la politica qui poderà perméter d’anar cap a la formacion de locutors complets. L’OPLO que darà prioritat a las joenas generacions, portairas de l’aviéner de la lenga.

 

Naissance de l’Office Public de la Langue Occitane

 

Le Conseil Régional d’Aquitaine a adopté à l’unanimité aujourd’hui, 23 juin, la délibération qui permet de créer L’Office Public de la Langue Occitane. En fin de semaine le Conseil Régional de Midi-Pyrénées doit étudier et devrait adopter le même texte.

Les deux délibérations permettront de faire naitre un organisme public commun aux deux régions qui aura pour objectif de définir une politique publique en faveur de l’occitan. Ce travail se fera en relation avec les autres collectivités (communes, intercommunalités, départements) et en relation avec le monde associatif.

L’Ofici Public de la Lenga Occitana/ Office Public de la Langue Occitane est constitué de régions. Elles seront deux pour commencer et rapidement d’autres régions devraient venir autour de la table, dans le conseil d’administration. Des négociations ont aussi été entamées avec l’État pour qu’il fasse lui aussi partie de l’OPLO. L’objectif est de pouvoir rassembler autour de la table et au plus vite cinq régions (Limousin, Languedoc -Roussillon et Rhône-Alpes ont participé aux discussions sur la constitution de l’OPLO), et l’État.

La création de l’OPLO est un événement historique pour la langue occitane puisque c’est la première fois qu’un organisme aura pour objectif de définir une politique linguistique publique.

L’OPLO sera un interlocuteur à disposition de tous ceux qui auront la volonté d’aider le développement de la langue et sa présence dans la société.

En adoptant cette délibération la Région Aquitaine ouvre une voie nouvelle dans l’histoire de la politique en faveur de l’occitan. La langue régionale de France la plus parlée et la plus étendue aura désormais avec L’OPLO un outil qui travaillera pour l’avenir. Il se tournera en priorité vers les jeunes générations, porteuses de l’avenir de la langue.

Débat sur la réforme des collectivités territoriales Conseil Régional d’Aquitaine/CESER à Sciences-Po Bordeaux

VIntervention du Groupe Europe Ecologie – Les Verts

Plénière extraordinaire sur la réforme territoriale

 

Chers collègues, mesdames et messieurs les représentants du CESER,

 

Nous sommes d’accord sur le principe d’une réforme et pour que les régions en soient la base. L’opinion le demande. La réforme doit être ambitieuse ; plus ambitieuse, en tout cas, que le projet de loi qui nous est proposé. A vouloir faire trop vite, on fait mal !

 

Des cartes ont été publiées dans la presse, nombreuses, contradictoires. On a l’impression que l’avis des populations et des élus ne compte pas. On crée ainsi encore plus de distance entre les citoyens et les responsables politiques.

Tout cela est contreproductif : au lieu d’un vrai débat sur la régionalisation, sur la façon de redonner un souffle à la démocratie, on est passé à une empoignade sur des découpages hasardeux. Certains médias n’ont d’ailleurs pas tardé à caricaturer l’affaire, laissant entendre que les collectivités territoriales c’est Clochemerle et compagnie…

 

Cette réforme est œuvre purement bureaucratique, agrémentée d’impréparation, de parisianisme et d’une pointe de condescendance. Dans ces conditions, il ne faut pas s’étonner que des idées caricaturales progressent, selon lesquelles les collectivités territoriales seraient responsables d’une prétendue dérive de la dépense publique. Ne le laissons pas croire !

Ne laissons pas croire non plus qu’une réforme territoriale bâclée serait une solution économique miracle. Cette réforme peut être un outil à condition de bien comprendre que le dynamisme régional, la capacité à innover, sont aussi des facteurs humains, historiques et culturels. Une vision «économiciste » et purement technocratique de la régionalisation ne règlera rien.

 

Nos priorités

 

La question de la taille des régions n’est pas la question la plus importante. Il faut avant tout définir clairement des points essentiels : les pouvoirs de la région, ses moyens budgétaires, ses ressources fiscales.

 

— Il faut définir la capacité de la Région à prendre des initiatives. Cela devra aller jusqu’à un pouvoir réglementaire et d’adaptation législative, avec un droit d’initiative et bien sûr de nouveaux domaines de compétences. Dans ce cadre, la clause de compétence générale doit être maintenue afin que les compétences des collectivités ne soient pas « saucissonnées ». La transversalité plutôt que le parallélisme, tel est notre choix.

La région devra disposer selon nous de moyens budgétaires beaucoup plus importants qu’aujourd’hui. Les dotations ne peuvent rester le seul moyen de financer nos politiques régionales. Des ressources fiscales propres et une fiscalité dynamique sont indispensables. Les élus régionaux doivent en être responsables devant aux citoyens. Ce serait un progrès pour la démocratie locale.

Un système de solidarité-péréquation est nécessaire afin que les écarts entre régions pauvres et régions riches ne s’aggravent pas, ni au niveau français ni au niveau européen.

 

La prise en compte des territoires infrarégionaux est essentielle. L’effacement des départements doit permettre la naissance de « pays », des bassins de vie qui peuvent être constitués des nouvelles intercommunalités. La commune doit continuer d’exister comme première collectivité de proximité.

 

Profitons de cette loi pour améliorer la qualité de la démocratie avec une généralisation du mode de scrutin proportionnel, l’application du non cumul des mandats, et la création d’un véritable statut de l’élu. Profitons de cette réforme pour améliorer la qualité des services publics. Saisissons l’occasion pour renforcer la construction européenne : nous sommes favorables à une Europe des régions. N’oublions pas le développement des coopérations transfrontalières.

L’État doit aussi se réformer. Son administration doit elle aussi, se réorganiser, se simplifier.

 

Quelle architecture institutionnelle ?

 

Cela nous amène à faire des propositions pour une nouvelle architecture institutionnelle. Nous proposons que la région fonctionne avec deux assemblées afin que tous les territoires soient bien représentés, notamment les territoires ruraux, et afin d’améliorer la démocratie.

Nous souhaitons d’une part une assemblée citoyenne élue dans une circonscription régionale unique, telle que nous la connaissons aujourd’hui, d’autre part une assemblée représentant les territoires (les « pays», les nouvelles intercommunalités) issue, elle aussi, d’un vote de tous les. Le gain démocratique est évident.

Ces deux assemblées, élues à la proportionnelle, seront sur un pied d’égalité et géreront les affaires de la région. Elles éliront un exécutif, distinct du bureau des assemblées, qui constituera gouvernement régional responsable devant les assemblées.

 

La simplification sera au rendez-vous. L’Aquitaine compte aujourd’hui cinq assemblées départementales et un conseil régional. D’un total de six assemblées, on passerait à deux assemblées seulement, avec un véritable gain démocratique et une compensation intelligente de la perte des conseils départementaux.

 

Quel avenir pour cette réforme ?

 

Pour nous, l’essentiel du débat réside dans les compétences et les moyens des régions. On peut s’interroger sur le rôle des métropoles. Leur création est le résultat d’une logique économique de concentration et de compétitivité. Quelle réponse peut-on apporter, avec une telle architecture, aux interrogations voire aux angoisses des populations rurales ? C’est pour cela que nous insistons sur le rôle des communes, des pays et sur la qualité des services publics.

 

Quant à la carte des régions, sujet très médiatisé, c’est selon nous un sujet secondaire. Nous regrettons que le redécoupage ne soit que le fruit de négociations et d’arbitrages entre les grands élus, le gouvernement et la haute administration. Ce redécoupage doit au contraire prendre en compte le point de vue des populations, des forces vives de la société civile et des assemblées élues. Sans consultation citoyenne, la réforme ratera sa cible. On peut imaginer une consultation sur des projets précis de fusion.

 

La taille des régions est-elle un critère pertinent : il faut garder à l’esprit que sur-dimensionner une région peut porter préjudice à la volonté initiale, qui est de faire des économies.

Se limiter aux frontières actuelles des régions (fusion bloc par bloc) est réducteur. Il faut pouvoir aller plus dans le détail quand la demande émane du terrain. Enfin, les critères de redécoupage doivent être géographiques, économiques, sociaux, culturels, historiques. En conséquence nous ne ferons pas l’économie d’un débat sur la demande d’une collectivité territoriale spécifique au Pays Basque.

 

 

Pour le groupe Europe Ecologie – Les Verts

Bernard Péré, Président du groupe – 06 74 19 84 43

David Grosclaude, Conseiller régional – 06 45 59 46 66