BASTIR ! a validé ses candidats

L’occitanisme associatif et culturel s’interroge face à la démarche et commence à s’y intéresser.

 

BASTIR ! a validé plus de 60 candidatures à ce jour, et d’autres vont venir avant la date de dépôt des candidatures pour les municipales. Des candidats qui se présentent en portant des projets qui sont clairement revendiqués comme occitanistes, c’est le projet BASTIR ! Tout cela est en train de prendre forme.

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Tolosa : l’amassda de BASTIR ! dissabte 1 èr de heurèr . Mei de 60 candidats son estats validats. D’autes que ‘n seràn abans que sian clavadas las candidaturas ( Fòto Cynthia Le Baron)

 

Certes c’est un projet qui demande des explications puisque BASTIR ! N’est pas un parti politique et que les candidats aux municipales viennent d’horizons divers. Ils ont en commun de porter des projets concrets pour les villes et les villages dans lesquels ils sont candidats. La journée de travail qui s’est tenue à Toulouse le 1er février a permis de faire se rencontrer des candidats qui ne se connaissaient pas. Ils ont pu débattre de leurs expériences et de la façon dont ils pourront, s’ils sont élus, agir concrètement et se retrouver plus tard pour travailler ensemble.

 

Le mouvement culturel et associatif occitaniste s’interroge évidemment sur ce que peut apporter BASTIR !

A en croire le débat qui a eu lieu à Pau samedi 30 janvier, auquel BASTIR! avait invité les responsables associatifs du Béarn, la démarche est plutôt bien reçue. Chacun comprend que l’engagement des candidats est une façon de mettre l’occitanisme et ses projets dans le débat public. Et on voit bien que partout où il y a des candidats fleurissent des articles dans la presse, des débats concernant des projets portés par ceux qui se sont engagés dans ces municipales.

Il existe un mouvement social, il existe un occitanisme qui n’a pas la carte d’un parti, d’un syndicat ou même d’une association. C’est aussi celui-ci qu’il faut tenter d’intéresser, de mobiliser.

BASTIR ! est donc une façon d’interroger l’occitanisme politique et culturel sur la façon dont il devra travailler dans l’avenir. Se posent des questions d’organisation mais aussi de façon de faire passer un certain nombre d’idées dans la société.

Il est de notre devoir de réviser de régulièrement la façon dont nous devons nous présenter face à la société occitane.

 

L’occitanisme a fait la preuve de sa capacité à travailler sur le mode associatif. Il y a été productif et inventif mais le niveau associatif a ses limites lorsqu’il s’agit d’aider à la mise en place de politiques publiques. L’associatif joue de son influence, peut être un groupe de pression et quand il met 10.000, 20.000 , 30.000 personnes dans la rue comme l’a fait l’occitanisme ces dernières années lors des manifestations de Anem Òc ! il est d’une grande utilité.

BASTIR ! pose maintenant le problème de l’intervention dans la vie publique ; mais l’intervention directe, celle qui fait que les dossiers sont pris en main par des occitanistes qui les portent dans les assemblées délibérantes et en font des éléments de ce qu’il est convenu d’appeler la chose publique.

 

Non la création d’une école associative n’est pas l’affaire d’un groupe, pas plus que la création d’une école bilingue ; c’est un acte de politique éducative, sociale.

Non la prise en compte de la langue comme élément de l’identité d’une région n’est pas une affaire de patrimoine mais elle est une question sociale, politique, économique. Oui la prise en compte de la culture occitane et de sa capacité créative est bien plus que la satisfaction donnée à un groupe de pouvoir s’exprimer dans son coin ; il s’agit d’une politique culturelle qui prend un sens très particulier dans un monde où l’intolérance ne cesse de grandir.

Non, avoir une vision différente de la façon dont on construit nos villes, dont on gère le foncier, dont on consomme et on produit, dont on gère l’énergie, parce que l’on est en Occitanie n’est pas du communautarisme ! C’est le droit légitime de regarder le monde d’où l’on est, sans enfermement.

Oui, défendre des projets de promotion de la langue occitane en affirmant que cette langue appartient à tous ceux qui vivent chez nous est un acte politique qui cloue le bec de tous ceux qui, avant même que nous ouvrions la bouche nous resservent leur discours sur le communautarisme.

Oui, s’engager dans une élection en tant qu’occitaniste c’est dire que la République est aussi à nous, et que ses valeurs nous ne les abandonnons à personne, que nous leur donnons tout leur sens, surtout pas en cette période où les idées de la droite extrême se banalisent.

Oui, être occitaniste c’est aussi s’interroger sur l’organisation du pouvoir, sur le centralisme qui régit nos transports, nos médias, les territoires et donc bien des politiques touchant à la préservation des espaces, à l’énergie, à l’eau, au changement climatique.

 

Il s’agit de savoir, selon moi, si les occitanistes croient en la légitimité de leur combat et y croient vraiment. Si oui, ils ne peuvent laisser vide le champ de la vie publique et ne peuvent déserter les lieux de décision. Certes nécessite de faire des accords pour arriver à se trouver là où se prennent un certain nombre de décisions qui ont un rapport avec les revendications occitanistes. Et je rappelle qu’il n’y a pas que la langue et la culture qui soient des préoccupations communes aux candidats de BASTIR ! Le programme des candidats de BASTIR ! va bien au delà même si la question de la langue est un élément majeur et transversal. Personne ne renie le « Víver e tribalhar au país » des années 70. BASTIR ! dit ces choses avec d’autres mots et dans le contexte actuel.

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Fòto CLB

 

 

 

Dab BASTIR ! qu’avem assistit a la mesa en plaça d’ua organizacion occitanista qui reivindica lo son posicionament dens l’esfèra politica, shens, per aquò estar un partit.

 

BASTIR ! en validar los sons candidats a Tolosa (Fòto) que vien d’aviar un movement qui a per objectiu d’amassar personas qui an decidit de faiçon pragmatica d’entrar en la vita publica. Totas las personas qui portaràn BASTIR ! dens la batalha municipala non son pas d’acòrd sus tot. Qu’an originas e caminaments diferents deu punt de vista ideologic. Mes qu’an decidit de s’amassar entà participar a las municipaus sus quauques punt concrets.

 

Qu’ei lo Manifèst Occitanista (qui’s pòt tostemps léger e signar http://www.manifeste-occitaniste.com) qui a servit de basa entà recampar tot aqueth monde.

 

En sortir de las eleccions municipalas que serà creada ua associacion d’elegits occitanistas qui contunharà de har víver la demarcha de BASTIR ! e qui tanben servirà de lòc de tribalh e d’escambis tà tots los elegits qui an ua sensibilitat occitanista. Que poderà arcuélher tanben elegits qui n’auràn pas hèit la campanha dab BASTIR ! mes qui an la volontat de portar projèctes qui son en acòrd dab çò definit per BASTIR !

 

E serà un grop de pression ? Lhèu, mes abans tot un lòc on s’exprimirà un occitanisme integrat en la vita publica e responsable de quauques decisions locaus, regionaus en matèria de politica lingüistica per exemple.

 

 

Que l’occitanisme s’interrògue !

 

 

La réparticion geografica de las candidaturas BASTIR ! que deveré tanben interrogar l’occitanisme. Que i a ua reparticion hòrt clarament concentrada a l’Oèst deu país occitan. Auvèrnha, Lengadòc, Provença, Lemosin que son quasi absentas. Que’m sembla que tot aquò s’ameritaré ua analisi. En tot cas que deu questionar l’occitanisme associatiu e culturau.

(Fòto CLB)

 

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Le communiqué de  presse de BASTIR !

 

« BASTIR ! a validé ses candidats

Le mouvement occitaniste Bastir ! s’est réuni ce samedi 1er février à Toulouse pour valider les 65 candidatures pour les élections municipales de mars prochain. Une cinquantaine d’autres candidatures seront encore validées avant le dépôt des listes le 6 mars.

Des candidates et des candidats de Bastir ! seront notamment présents dans des villes comme Toulouse, Montauban, Auch, Pau, Nimes, Carcassonne, Limoges ou des villes plus modestes comme Gaillac, Colomiers, Castres, Pamiers et bien d’autres communes de taille diverse. Ils seront par ailleurs têtes de liste à Orange, Puybrun, Saint-Martin-le-Redon ou l’Isle-Jourdain, Barsac.

 Les candidats de Bastir ! ont négocié leur présence dans des listes de couleurs politiques diverses, de l’arc démocratique et républicain.

Au sein de ces listes, ils porteront un projet politique portant sur la mise en place d’une politique publique en faveur de la langue occitane, mais aussi sur d’autres sujets comme l’urbanisme, les transports, le foncier, le développement économique…

 Cette journée était un premier partage d’expérience entre des élus et des candidats sur ces sujets et préfigurent le futur réseau d’élues et d’élus occitanistes que nous souhaitons construire. En attendant, Bastir ! appelle tous les candidats et les militants de la cause occitane à rejoindre et à faire rejoindre la dynamique Bastir ! pour peser ensemble sur les politiques municipales et intercommunales des années à venir.»