C’est avec tristesse que j’apprends la disparition de Jean Haritschelhar.
En tant que défenseur de la diversité linguistique je souhaite rendre hommage à celui qui a consacré sa vie a l’euskara.
J’ai eu le privilège de l’avoir comme professeur lorsqu’il était à l’université de Bordeaux. Il nous y enseignait le castillan. Je connaissais son travail en faveur de l’euskara, son engagement pour le Pays-Basque ; sa réputation était déjà bien établie à l’époque. J’ai pu apprécier sa capacité à nous sensibiliser à l’espace linguistique qui est le nôtre et aux influences que les langues ont les unes sur les autres. J.Haritschelhar nous enseignait l’espagnol médiéval mais n’oubliait jamais d’évoquer les autres langues latines comme l’occitan, le catalan, le portugais. Ses références, régulières, à l’euskara enrichissaient son enseignement.
Jean Haritschelhar incarnait l’euskara pour ceux qui sont attachés au développement des langues menacées par l’uniformisation. Il a participé à travail de l’Académie de la Langue Basque et à la définition de ce qu’est aujourd’hui l’euskara batua, tout en sachant que cet outil moderne cette langue basque unifiée, devait être représentative de la langue basque dans sa diversité.
L’engagement de Jean Haritschelhar allait bien au delà de la seule langue basque ; c’est à travers elle qu’il défendait des principes universels : la diversité culturelle, la démocratie, le droit des peuples…
Ses réflexions, ses écrits, son travail ont été et resteront des outils pour tous ceux qui défendent les langues parce que la diversité culturelle est une base indispensable pour bâtir une démocratie.
La langue basque est un patrimoine commun à l’humanité. Merci à Jean Haritschelhar pour l’oeuvre qu’il nous laisse
La lenga basca qu’ei un patrimòni comun de l’umanitat. Mercés a J.Haritschelhar per l’òbra que nos dèisha.
David Grosclaude