Liberté, équité (?) et fraternité
Ce doit être la nouvelle devise de la République si l’on en croit les règles qui viennent d’être confirmés par le Conseil Constitutionnel concernant l’élection présidentielle.
C’est bien selon la règle de « l’équité » que seront traités les candidats à l’élection présidentielle
sur les médias. L’équité c’est un principe très louable mais qui n’a aucune base juridique. On se demande comment le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel va faire pour vérifier l’équité.
Surtout que nous sommes dans le pays le plus centralisé qui soit et qui concentre sur une toute petite surface toutes les télévisions et les radios de portée hexagonale
Christian Troadec a réagi avec ce communiqué :
« L’annonce par le Conseil Constitutionnel des nouvelles régles concernant l’élection présidentielle montre que les principes républicains sont bien malmenés.
Le principe « d’égalité des candidats » dans les médias est remplacé par celui « d’équité » qui n’a aucun fondement juridique. Il signifie simplement que les candiadats des grands partis, ou prétendus tels, seront mieux traités que les autres et continueront de monopoliser la parole politique. Cela signifie que les médias feront ce que bon leur semble en fonction des sondages, des coups médiatiques des uns et des autres. Au mieux ce sera peut-être lié à la représentatitivité de telle ou telle formation en oubliant que celle-ci date d’une élection passée qui n’a donc plus beaucoup de sens à ce jour.
L’existence des candidats dépendra donc d’un système médiatique hypercentralisé, concentré à Paris. Cette situation française est unique en Europe et parasite la démocratie.
Tout est fait pour écarter ceux qui ont autre chose à dire que le ronron habituel que l’on entend depuis des semaines sur les antennes de télévision et de radio.
Tout est fait pour décourager les élus qui auraient l’intention de signer en faveur de tel ou tel candidat qui n’a pas accès de façon quotidienne aux grands médias.
La règle qui veut que tous les élus qui signeront en faveur d’un candidat verront leur nom publié, fait que le secret du vote n’existe plus. Il incitera bon nombre d’élus à l’abstention, c’est à dire à ne parrainer personne par peur des pressions qui peuvent être exercées sur eux par d’autres élus qui ont ces moyens de pression.
C’est une mécanique dangereuse qui est en train de se mettre en place. C’est une machine à empêcher l’expression de projets nouveaux et d’idées nouvelles, alors même que jamais l’image de la politique n’a été aussi mauvaise auprès des citoyens. »
Christian Troadec