Sur le Bassin de Lacq le culte du secret ne doit plus avoir cours.
Qu’en pensent les autres candidats ?
Transparence, information et concertation. Dans une démocratie les gens qui vivent et travaillent proche de sites sensibles doivent être correctement informés des risques et des nuisances. C’est indispensable pour la démocratie mais aussi pour un développement durable des emplois.
Je vis depuis toujours dans le bassin de Lacq. J’ai grandi à Sauvelade et j’habite à Artix.
Comme vous tous je connais l’importance des emplois qui existent sur le site de Lacq, particulièrement dans le domaine de la chimie. Je suis comme tout le monde un consommateur des produits de la chimie.
Mais avoir conscience de l’importance des emplois, de l’utilité de l’industrie chimique, ne veut pas dire qu’il faille négliger les questions de sécurité et les questions sanitaires.
Nous ne sommes pas informés correctement de ce qui se produit, de ce qui se transporte sur notre territoire. Il n’est pas faux de dire non plus que l’information est rare, que le culte du secret est la règle.
Alors, il y a deux ans, alerté par des responsables associatifs, j’avais avec quatre autres élus du Béarn, adressé une lettre à la ministre de la Santé afin de lui demander une étude épidémiologique. Certains éléments très sérieux laissent penser que la population de notre territoire a pu être touchée, dans sa santé, par les retombées de cette industrie. Cette étude va sans doute se faire. Elle nous parlera du passé et il nous restera à nous pencher sur l’avenir.
Il y a eu des périodes de pollution fortes, des époques où ces questions ont été négligées. Il s’agit de savoir si nous en payons les conséquences aujourd’hui et aussi de savoir si en 2017 les mesures adéquates sont prises pour éviter pollutions, nuisances et accidents.
Des négligences dans la gestion de certains produits très nocifs. On peut même parler de désinvolture dans la manipulation de certains produits dangereux.
Le pire dans une telle situation c’est le refus de la transparence, le refus d’informer la population riveraine. Le pire c’est l’opacité.
Certains élus, aux méthodes datant d’une époque révolue, prétendent que nous risquons par la divulgation d’information sur la santé et les nuisances, faire fuir les industriels et donc faire disparaitre des emplois. Tout cela est faux. Nous sommes aussi conscients qu’eux de l’importance de la question de l’emploi mais nous ajoutons à cette conscience le souci du partage de l’information et de la démocratie.
S’il y a des risques, des nuisances, des pollutions il faut le dire, informer, les riverains, les salariés des entreprises et leurs familles. Ce n’est qu’à cette condition que la population partagera le projet de développement de notre territoire, en débattant avec elle des risques éventuels. C’est par ce dialogue, cette information que l’on trouvera des solutions, ensemble. Ce n’est pas en gardant l’information entre quelques personnes, qui se croient seules compétentes, que l’on crée un climat de confiance. Cela revient à considérer que la population n’est pas assez intelligente pour comprendre.
Voilà des mois que certains riverains se plaignent d’odeurs, de désagréments dûs à des émanations dont ils n’arrivent pas à déterminer la provenance. Voilà des mois que personne ne leur apporte de réponse. Trouvez-vous cela normal ?
Dans une démocratie, on informe ceux qui se trouvent aux abords des sites sensibles. S’ils ne sont pas assez grands pour être informés on se demande pourquoi certains élus leur demandent de voter pour eux. Sans doute existe-t-il une génération d’hommes politiques locaux qui pense que le mieux est de leur faire confiance aveuglément en glissant un bulletin dans l’urne à leur nom tous les cinq ans ou tous les six ans ! Je ne suis pas de ceux-là !
David Grosclaude
A reblogué ceci sur Hadiu.