Les leçons de l’Histoire ! Las leçons de l’Istòria (bilingue)

On ne peut tirer des leçons que de ce que l’on connait. Si tous les électeurs ne connaissent pas l’histoire du siècle passé au point de comprendre les similitudes avec la situation actuelle, les responsables politiques sont impardonnables de ne pas la connaitre et de ne pas réagir plus vite.

Las leçons de l’Istòria ! Òc per los que vòlon plan prendre la pena de conéisser l’istòria. Lo vòte en favor de l’extrèma dreta nos met davant una situacion que lo sègle passat nos prepausèt ja. La classa politica a una responsabilitat de las grandas dins aquel afar. Subretot que, tre lendoman de las eleccions europèas, un gran partit prepausèt un espectacle pietadós. D’autres o faguèron abans e son de l’autre bòrd. Son d’argupments de mai per l’extrèma dreta.

Segur cal prepausar de solucions novèlas per las questions economicas (donc ecologicas) e las questions socialas. Benlèu poiriam tirar profièit de la reforma territoriala per cambiar un sistèma que favoriza la dramatizacion de cada eleccion locala e subretot que dona a cada còp l’ocasion als electors de votar contra lo cap de l’executiu mentre que la question es pas aquesta.

 

Le Choc ! C’est ce que la presse a dit. Mais depuis le temps que l’on en parle et que l’on sait que le mur est là, devant nous, on aurait pu ou dû s’y préparer. Mais est-il possible de se préparer à voir les idées simplistes gagner l’opinion sans se demander à quel moment on a oublié de dire des choses basiques. Visiblement les leçons de l’histoire ne suffisent pas. Il est vrai qu’il faut connaitre l’histoire pour en tirer les leçons. Pourtant elle est simple : chaque fois qu’une crise économique arrive, elle a les mêmes effets. Elle aggrave les injustices et les rend encore plus insupportables. Mais chaque fois les solutions simplistes se font passer pour du bon sens, à chaque fois on désigne des bouc-émissaires.

 

Le bon sens et le mélange mortel

 

Il se trouve aussi qu’à chaque fois des millions de personnes ont envie qu’on leur dise ce qu’elles souhaitent entendre. A chaque fois il y a des responsables politiques pour le leur dire : « Il faut faire des efforts », « la croissance va revenir ! » « Il faut relancer la croissance ! » etc… Et comme les voeux pieux ne suffisent pas , que les remèdes d’autrefois ne fonctionnent pas, il se trouve qu’arrivent ensuite ceux qui expliquent que le bon sens nous dit que le salut viendra d’un bon repli sur soi, qu’il faut chercher le mal chez ceux qui viennent d’ailleurs, que sans ceux-là tout ira mieux…

Vous ajoutez la petite dose d’antiparlementarisme qui vient pimenter le tout. N’oubliez pas la maladresse d’un système déboussolé qui n’arrive pas à se réformer et qui offre ainsi quelques scandales politico-financiers qui accréditent le fameux « tous pourris ». Voilà, le mélange mortel est prêt.

 

Je crois qu’il y a de la morbidité depuis quelques années dans la société, comme une envie de chaos. Cette envie elle est toujours diffusée par ceux qui pensent tirer profit de ce chaos, qui imaginent que de lui peut venir leur salut, leur chance. C’est le calcul des médiocres. C’est la théorie du « grand coup de balai ». Rien que cette expression soulève pour moi des effluves nauséabondes.

La classe politique doit certes commencer par balayer devant sa porte. Ce sera salutaire. Elle doit avoir le courage de dire ce qui n’est pas facile à entendre, même par elle. Non la croissance ne reviendra pas comme avant. Non, la question du chômage ne se résoudra pas avec les recettes d’hier. Non, la société de consommation que nous avons inventée ne peut combler toutes les insatisfactions. Oui il va falloir consommer autrement —et parfois moins— et il va falloir partager. Oui, certaines situations d’enrichissement qui font enfler le sentiment d’injustice, sont inacceptables et intolérables.

Mais oui aussi, nous devons reconnaitre que nous ne sommes pas les plus mal nourris, les plus mal logés, les plus maltraités sur la planète. Non, la compétition dont on nous rebat les oreilles ne se fera pas sans qu’il y ait des perdants et donc d’autres insatisfactions. Non, l’exportation, n’est pas la solution parce que la logique veut que les pays ne peuvent être tous excédentaires en même temps.

Il faut donc inventer autre chose. La solution ? Elle ne se trouve pas aujourd’hui dans les programmes des partis politiques installés. Elle n’est pas non plus chez ceux qui pensent avoir gagné hier.

Elle est ailleurs, éparpillée, éclatée. Il faut trouver le moyen d’agréger tout cela, d’en faire un programme cohérent, un projet identifiable.

Cependant me faites pas dire que les partis ne servent à rien. Ils sont en crise mais on finira par les réinventer parce qu’il n’y a pas de démocratie sans structuration des courants d’opinion. Mais tout cela demande des règles nouvelles, notamment un statut de l’élu, un vrai contrôle du cumul et des mandats successifs.

 

« On a tout essayé alors pourquoi pas eux ! »

 

Il ne faut surtout pas accepter l’idée que les solutions aux difficultés actuelles viendront seulement après qu’on ait essayé les solutions dont l’histoire nous dit qu’elles apportent la tempête. Se résigner, c’est accepter la morbidité dont je parlais. Il y en a assez d’entendre les médias banaliser l’extrême droite en diffusant de façon complaisante des micro-trottoir où l’on dit : « on a tout essayé, ça n’a pas marché, alors maintenant on peut bien essayer ceux-là ! ».

S’il est vrai que c’est dans la crise que l’on trouve parfois de nouvelles voies, des solutions audacieuses, que c’est dans la crise que notre imagination se surpasse, il serait préférable d’éviter la crise majeure et d’aller au fait, tout de suite.

Mais ça ne se fera pas en un coup de baguette magique. Cela aussi il faut le dire.

Nous devons en plus prendre en compte les blocages spécifiques à notre pays. On nous dit que la réforme des collectivités va venir très vite. Tant mieux si elle est audacieuse, intelligente, concertée.

Parce que le centralisme est un facteur bloquant supplémentaire à toute innovation économique, sociale, écologique, culturelle. Mais là aussi la classe politique dans son ensemble va devoir faire des efforts.

En effet, quand on écoute les commentaires autour de l’élection européenne, autour de la crise dans tel ou tel parti, on ne se préoccupe que de la future élection présidentielle en se demandant qui sera bien placé en 2017. Curieux paradoxe alors même que l’on disserte sur l’incapacité du même président à influer sur les réalités concrètes.

 

Ne pas polluer l’Europe avec nos idées monarchiques

 

 

Il faut des lieux de décision plus nombreux, plus variés. Il faut des contre pouvoirs. Il faut lâcher la bride aux régions et leur donner les moyens de construire des solutions plus adaptées au terrain dans tous les domaines.

Mais si la classe politique doit être innovante les citoyens doivent aussi se libérer de cette monarchie républicaine qui fait que chacun croit ( ou fait semblant de croire) qu’il y a un homme providentiel, un monarque inspiré qui peut sortir du suffrage universel une fois tous les cinq ans. Rien ne nous paralyse autant que ce rythme électoral, cette obsession présidentielle.

Je plaide pour que l’on dédramatise les élections et qu’on les désacralise. Je ne suis pas et n’ai jamais été favorable à une élection d’un président au suffrage universel ; pas plus en France qu’en Europe. N’allons pas polluer l’Europe avec cette idée monarchique !

Dédramatiser les élections c’est répartir le pouvoir et faire en sorte qu’il n’y ait pas une bataille électorale qui noie les autres. En clair, si les régions peuvent élire leurs assemblées et si on ne choisissait pas la même date pour toutes les élections régionales on décollerait ces scrutins des autres considérations. En Espagne toutes les communautés autonomes ne votent pas en même temps.

D’avoir collé le mandat présidentiel à celui des députés est une erreur. On connait les effets pervers de la chose. Quel paradoxe alors même que l’on prétendait donner plus de pouvoir au Parlement.

Notre système fait que chaque élection locale ou régionale se transforme en référendum sur la politique (au mieux) ou sur la personnalité (au pire) du monarque. Et alors tout bascule d’un côté ou de l’autre. Mais si l’on votait de façon décalée dans les régions par exemple, l’effet ne serait pas le même et la dramatisation ne serait pas celle que l’on connait.

Il y aurait aussi un autre effet très positif pour la démocratie. Les médias parisiens ne seraient pas aussi omnipotents. Il faut décentraliser aussi la parole.

Une élection régionale à enjeu régional nous libérerait de ce poids médiatique centralisé. Le système médiatique centralisé ne voit que par l’activité ou les tribulations de la classe politique centrale. Et c’est sans compter la condescendance, pour ne pas dire le mépris, dont les médias parisiens font preuve avec tout ce qui touche à la « province ». Ecoutez ce qui se dit sur le débat autour du découpage régional !

Il faut créer les conditions d’émergence de vrais médias locaux et régionaux, lieux de débats et d’expression des territoires. Ils n’existent pas chez nous.

Créer un pouvoir régional, avec les contrepouvoirs nécessaires est indispensable pour équilibrer le pouvoir central et le pouvoir de l’Europe.

Certes la mise en place d’un pouvoir régional n’est pas le remède miracle à la montée des idées de l’extrême droite mais ça peut aider à éviter qu’un jour tout bascule du même côté, en même temps.

 

La votz de França

 

Vòli acabar sus una remarca pertocant los comentaris de qualques responsables politics en sortir de las eleccions europèas. Ai ausit de responsables franceses de partits de dreta e d’esquèrra que disián que crentavan per la representacion de França al Parlament europèu. Pensan que, amb un FN a 25 % França serà pas ausida a Brussèlas e al Parlament europèu. An paur que la votz de França sia pas pro fòrta.

Mas aquí tanben sèm dins l’analisi falsa de las realitats. Los eurodeputats son pas elegits per representar los interèsses dels Estats mas per far de politica al nivèl europèu e per èstre de parlamentaris europèus. Lor preocupacion dèu èstre l’avenir d’Euròpa e la mesa en plaça d’una legislacion europèa. Un còp de mai aqueles arguments sul pes de França a l’Euròpa pòrtan d’aiga al molin dels ultranacionalistas.

 

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