Encore du mépris toujours du mépris !

Le premier ministre, dont la difficulté à aborder la question des langues dites régionales est connue—bien qu’il en parle une— a nommé hier un nouveau délégué général a la langue française et aux langues de France (DGLFLF). Loïc Depeker est un linguiste spécialiste de terminologie française.

La DGLFLF est un organisme qui a changé de nom il y a quelques années et auquel on a ajouté « Langues de France » à son nom d’origine.

En annonçant sa nomination, le premier ministre a confié à Loïc Depeker une mission qui est la création de l’Agence de la Langue Française. Cet organisme doit permettre de redonner le goût de la langue française et de lutter contre l’illettrisme et l’analphabétisme .

C’est très bien et très noble. Qui pourrait ne pas partager cette ambition ?

Cependant rien n’est dit sur la deuxième partie de la mission de la DGLFLF, à savoir les langues de France. Le nouvel arrivant n’a donc aucune mission qui lui soit affectée en ce domaine. Il aurait été bienvenu de la part du premier ministre de mentionner cet aspect des choses…main non. Un oubli, n’en doutons pas.

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Dab los mens collègas Guilhèm Latrubesse ( a dreta) e Gustau Aliròl (a l’esquèrra) qu’avem podut tribalhar sus la lenga. Aquitània e Miègjorn-Pirenèus an bastit amassa un projècte d’Ofici Public de la Lenga Occitana e la quasi totalitat de las regions occitanas collabòran regularament sus la lenga. Perqué l’Estat non pren pas en compte aquera volontat comuna ?

Il n’y a qu’un problème et c’est là que le doute m’assaille. Cette nomination a été faite et annoncée par le premier ministre, alors que la DGLFLF est sous la tutelle du ministère de la Culture…

S’agit-il d’une reprise en main ?

Le premier ministre a t-il décidé de recentrer la politique linguistique sur la seule langue française ?

Remise du rapport du comité consultatif pour la promotion des langues régionales et de la pluralité linguistique interne

Remise du rapport du comité consultatif pour la promotion des langues régionales et de la pluralité linguistique interne. C’était il y a bientôt deux ans. La ministre changé …et depuis plus rien! (PhotoDGLFLF)

Si la DGLFLF avait déjà du mal par manque de moyens à travailler pour les « Langues de France », il est clair que la ministre de la Culture vient de se faire subtiliser une partie de ses prérogatives et que le DGLFLF a perdu ses deux dernières lettres… qui au goût de certains ne doivent pas être des lettres de noblesse.

Onze mois d’attente et de mépris

Cela fait onze mois que le Conseil Régional d’Aquitaine a voté à l’unanimité pour la création d’un Office Public de la Langue Occitane qui permettrait aux régions Aquitaine et Midi-Pyrénées de travailler ensemble sur la politique en faveur de la langue occitane. Crér un tel organisme c’est appliquer à l’occitan ce qui existe déjà en Aquitaine pour le basque et en Bretagne pour le breton.

amassada david

Lo projècte d’Ofici Public de la Lenga Occitana que hè partida de las accions divèrsas aviadas sus la question de la lenga per la Region Aquitània. Que comencèm de’u presentar en 2012 au parat de l’Amassada qui ei lo lòc on las institucions e lo monde associatiu se retròban cada an entà har lo bilanç de las avançadas de la politica regionau

L’État, invité à participer à cette structure, n’avait pas souhaité en faire partie. Les élus d’Aquitaine et de Midi-Pyrénées ont quand même décidé, à l’unanimité, de créer cet organisme. Si l’État ne veut pas s’investir pour le moment rien ne nous empêche de commencer le travail ! ont en quelque sorte dit les conseillers régionaux.

Pourtant l’État est membre (et finance) l’Office Public de la Langue Basque en compagnie de la Région Aquitaine et du départements des Pyrénées-Atlantiques. Une contradiction de plus.

Oui mais…pour créer un organisme interrégional de promotion de la politique en faveur de l’occitan il faut un décret signé par un ministre. Eh oui nous sommes en France. C’est Paris qui contrôle.

Un tel décret devrait être une formalité puisque ce ne sont que quelques lignes au Journal Officiel.

Oui mais…nous sommes en France et la question de l’occitan est une question qui pose problème.

Donc cela fait bientôt un an que deus assemblées régionales, élues démocratiquement, attendent que l’administration centrale veuille bien s’intéresser à la rédaction d’un décret qui ne doit pas être plus long que cinq à dix lignes.

Eh oui ! Nous sommes en France. Il faut veiller à ce que les régions ne prennent pas trop d’initiatives.

Donc pour le moment la réponse de l’État est toujours attendue. Onze mois pour prendre connaissance d’une délibération et publier un décret qui est une formalité ! Voilà qui est un exemple d’efficacité.

A moins … que ce soit une autre manifestation de mépris.

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