La diversitat culturau òc, mes au musèu e sustot dab ua punta d’exotisme
La diversité culturelle oui, mais au musée et surtout avec une pointe d’exotisme
(article bilingue)
Que’m sembla que’s trufan de nosautes ! Un còp de mei.
Los mèdias que celèbran la mustra au Musèu deu Quai Branly, musèu aperat adara Jacques Chrirac. L’ancian president que seré un gran defensor « deu dialògue de las culturas » .
Que’m feliciti qu’un musèu e sia consacrat a la diversitat de las culturas. Qu’ei finalament la mendra de las causas de celebrar aquera diversitat. Qu’ei sonque lo respècte qui devem a la diversitat de las hemnas e deus òmis qui viven suu planeta e qui an creat un patrimòni qui ei lo de l’umanitat. Que’n caleré mei d’un. Sustot qu’ei un musèu de mei installat desempuish dètz ans dejà) a París. Ah ! lo centralisme culturau ! E l’egalitat deus ciutadans devant la cultura ? Que deu har partida deus principis qui son estruçats en las cavas de quauque musèu dab quauques òbras a las quaus n’an pas trobat de plaça en un espaci public !
Qu’ei amusant de véder celebrat Jacques Chirac com gran defensor de la diversitat de las culturas e sustot deu « dialògue de la culturas » quan sabem que, se s’interessava a las culturas de l’aute cap deu monde, qu’ei tostemps estat incapable de har la mendra causa en favor de la lenga e de la cultura occitanas, la cultura deu territòri qui considerava com lo son. Se trobava vertuts a las arts luenhècas, n’estó pas capable de trobar la mendra valor a la cultura occitana de Lemosin, qui ei totun lo brèç deus trobadors e la tèrra d’eleccion de J.Chirac.
No’s cau pas desbrombar qu’ei eth qui empachè en 1999 la ratificacion de la Carta europèa. La reconeishença de las lengas ditas regionaus en França qu’èra tà eth un perilh deu màgers. E n’èi pas lo sovièr de la mendra accion de la soa part entà compensar la non-ratificacion de la Carta europèa.
La nocion de « dialògue de las culturas » qu’ei ua nocion de geometria cambiadissa ! Jacques Chirac que podèva recéber a París Rigoberta Menchú, en gran pompa, e non pas har arren de çò que disèva quan s’agiva deu son pròpi territòri. Alavetz la diversitat culturau òc ! mes sonque quan ei exotica e sustot quan la podem embarrar enter los quate murs d’un musèu ?
La cultura n’ei pas carn hreda. Qu’ei com la memòria que cau que demore viva. E memòria que n’èi enqüèra un pauc, çò qui’m permet d’anar a contrabriu de totas las celebracions unanimas a l’entorn d’un ancian president de la Republica qui seré lo campion de la diversitat culturau.
Jacques Chirac le dialogue des cultures et la diversité culturelle
La diversité culturelle oui, mais au musée et surtout avec une pointe d’exotisme
Je crois qu’une fois de plus on se moque de nous. Les médias celèbrent l’exposition du Musée du Quai Branly à Paris, appelé aussi aujourd’hui musée « Jacques-Chirac ». L’ancien président de la République serait un grand défenseur du « dialogue des cultures ».
Je ne peux que me féliciter qu’un tel musée existe. Il devrait même y en avoir d’autres. C’est finalement la moindre des choses que de célébrer la diversité des cultures des hommes et des femmes qui peuplent notre planète. Ils ont créé un patrimoine qui est commun à l’humanité. Mais c’est encore un musée installé ( il y a déjà dix ans) à Paris. Ah ! le centralisme culturel. Et l’égalité des citoyens devant la Culture ? Elle doit faire partie des principes qui son rangés dans les caves d’un musée faute de lui trouver une place dans l’espace public !
C’est amusant de voir jacques Chirac célébré comme un grand défenseur de la diversité des cultures et surtout du « dialogue des cultures » quand on sait que, s’il s’intéressait aux cultures de l’autre bout du monde, il a toujours été incapable de faire la moindre chose en faveur de la langue et de la culture occitanes, la culture du territoire qu’il considérait comme le sien. S’il trouvait des vertus aux arts lointains, il ne fut pas capable de trouver la moindre valeur à la culture occitane en Limousin, qui est le berceau des troubadours, et la terre d’élection de Jacques Chirac.
Il ne faut pas oublier que c’est lui qui, dès 1999, empêcha la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. La reconaissance des langues dites régionales en France représentait semble t-il pour lui un péril majeur. Et je n’ai pas le moindre souvenir d’una action de sa part qui aurait permis de compenser la non-ratification de la Charte européenne. Comme quoi la notion de « dialogue des cultures » est une notion à géométrie variable ! Jacques Chirac pouvait recevoir en grande pompe Rigoberta Menchú à Paris et ne rien faire de ce qu’elle disait lorsqu’il s’agissait de son propre territoire.
La diversité culturelle oui ! mais seulement quand elle est un peu exotique e que l’on peut l’enfermer entre les quatre murs d’un musée ?
La culture n’est pas de la viande froide. C’est comme la mémoire, elle n’a d’interêt que si elle reste vivante. Et de la mémoire j’en ai encore assez pour aller à contre-courant de toutes les célébrations unanimes autour d’un ancien président de la République qui serait, dit-on, le champion de la diversité culturelle.
Tu as parfaitement raison. En fait cela est une tradition constante depuis longtemps en France : la diversité des langues et des cultures est digne d’intérêt lorsqu’elle se colore d’exotisme. Cela n’est pas seulement le comportement des hommes et femmes politiques mais, et c’est plus grave, de la grande majorité des intellectuels, ethnologues compris, ce qui est un comble.
Au moment où se bâtissait le Musée du Quai Branly, j’avais proposé un programme d’information permanente et d’exposition sur les langues régionales et minoritaires d’Europe et de la Méditerranée pour le MUCEM (Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée) qui se bâtissait à Marseille. L’initiateur de ce projet, Michel Colardelle, conservateur des Musées de France et le ministère de la Culture étaient favorables à ce projet (voir cette page où se trouve les actes d’un colloque organisé à Nice sur ce projet http://portal-lem.com/fr/evenements/colloques_lem/colloque_langues_d_europe_et_de_la_mediterranee.html).
Ce projet n’a pas pu être réalisé sans que l’on m’en donne les raisons. Sans doute, le Conseil scientifique du MUCEM composé essentiellement d’ethnologues et présidé par un ethnologue de la bonne tradition française, spécialisé dans l’étude du football, n’a pas été étranger à cette décision.
Chirac n’est pas le pire dans l’histoire. Je te rappelle qu’il a soutenu pendant un certain temps le programme Sorosoro dirigé par Rozenn Milin, Bretonne très ouverte à la prise en compte des langues de France (http://www.sorosoro.org/le-programme-sorosoro/).
Henri Giordan