Les diverses annonces faites ces derniers jours montrent que les projets de décentralisation se réduisent peu à peu.
On dit que la politique doit faire rêver pour intéresser les citoyens.
De décentralisation nous avons un peu rêvé espérant qu’enfin la France se dirige vers un acte nouveau et fort en ce domaine. Mais le réveil risque d’être difficile. Depuis quelques jours arrivent des messages négatifs. Le gouvernement semble se préparer à proposer une réforme « service minimum ».
Le refus de choisir clairement la région comme la collectivité d’avenir est évident
Le président socialiste de l’Association des Régions de France s’en émeut et au nom des présidents de régions il dit dans une lettre au président de la République que les orientations annoncées ne correspondent pas à ce que le chef de l’Etat avait dit aux régions il y quelques semaines à peine.
Parmi les messages négatifs le Parti Occitan notre par exemple le fait que les fonds européens seraient gérés à la fois par les préfets et par les régions. C’est une double gestion qui risque de créer de l’incohérence.
Le refus de MaryliseLebranchu, —ministre chargée de la réforme territoriale— de se prononcer sur une collectivité propre au Pays-Basque montre aussi que l’on a pas trouvé encore le courage de s’opposer aux centralisateurs et recentralisateurs de tout poil. La ministre dit qu’elle n’a pas de « solution institutionnelle ». Mais ce qu’il faut c’est de la volonté politique, une solution politique.
Il faudrait aussi parler des futures modes de scrutin. La proportionnelle ne coule pas de source au point d’inventer pour les départements des binômes (un homme /une femme) pour élire des conseillers départementaux.
Manuel Valls a donc imposé ses vues. C’était prévisible. Et les arguments on les connaît : il y aurait plus urgent à faire avec la crise et bien entendu il n’y a que État qui serait capable de s’opposer à la crise etc … C’est à se demander comment on a fait pour en arriver où nous en sommes puisque l’État nous protège si bien et que son administration est si jalouse de ses prérogatives et qu’elle ne veut rien céder à des collectivités jugées et dénoncées comme dépensières, incompétentes et égoïstes ? Mais on le sait l’argument de la crise ne vaut pas, c’est un prétexte que l’on nous sert à tout bout de champ.
Nous sommes dans l’impasse mais nous payons le prix d’années de matraquage idéologique qui — je me répète— nous infantilise et fait de nous des sujets et non des citoyens.
Quant à la fiscalité des régions elle risque de rester maigre, chétive et inefficace. C’est d’ailleurs le meilleur moyen de tuer toute velléité d’autonomie de la part des régions.
Tous ceux qui rêvent de décentralisation vont avoir un réveil difficile si le gouvernement ne fait pas de vrais choix. La région est la collectivité qui est à la mesure de l’Europe et des enjeux économiques, écologiques, politiques auxquels nous sommes confrontés. Et je ne fais pas dans l’idolâtrie régionale. Je constate simplement que c’est ainsi aujourd’hui. Je crois aussi au rôle des communes et de l’Europe qui elle aussi a bien besoin de plus de démocratie.
Décentraliser, régionaliser, donner de vrais pouvoirs aux régions : on en a rêvé mais trouvera t-on quelqu’un pour le faire vraiment ? La question est posée parce que la force des centralisateurs et autres partisans d’un système bonapartiste sont unis alors que les décentralisateurs et autres partisans de plus d’autonomie pour les régions ne sont pas tous sur la même longueur d’onde. On y reviendra plus tard
Hélas, entièrement d’accord avec toi. Le changement, c’était pourtant sensé être maintenant.