Voici la déclaration que Christian Troadec a envoyé à la presse pour annoncer sa candidature à l’élection présidentielle de 2017
Aqui que trobaratz la declaracion que Christian Troadec a mandat a la premsa entà anonciar la soa candidatura a la presidenciau de 2017.
Qu’ei ua bona novèla entà tots los qui espèran de poder enténer enfin ua votz capabla de prepausar ua auta politica autanplan per çò qu’ei de la descentralizacion mes tanben de la democracia territoriau, de la diversitat linguistica e deus combats en favor d’un desvolopament respectuós deu planeta e deus enjòcs ecologics.
« Il y a quelques mois déjà, j’avais émis l’idée d’une candidature régionaliste à la prochaine
élection présidentielle. Depuis, j’ai multiplié les contacts et j’ai reçu le soutien et les
encouragements de différentes personnalités et d’organisations politiques dans plusieurs
régions de France. Aujourd’hui, je suis en mesure d’annoncer que cette démarche collective
se met en place dans l’hexagone et dans les territoires d’outre-mer. Notre premier objectif
étant de récolter rapidement les 500 signatures d’élus permettant d’officialiser la présence
d’un défenseur des régions à cette élection majeure.
Ma candidature à la présidentielle de 2017 prend son sens politique après deux
quinquennats préoccupants pour nos régions et leurs populations. Le bilan politique de
cette période est vide de toute initiative valable pour réformer l’Etat jacobin, centralisé
depuis Paris, qui enferme le pays dans les schémas du siècle dernier et ne permet, en rien,
de trouver des solutions pour lutter contre le chômage.
En France, on fait comme si l’élection présidentielle nous permettait de désigner la femme
providentielle ou l’homme providentiel. Mais nous savons ce qu’il en est. Pendant ce temps
les territoires où nous vivons sont maltraités. Nos propositions pour une vraie démocratie
partant des territoires doivent retrouver enfin droit de cité.
La réforme territoriale qui vient d’être mise en place est complètement déconnectée des
réalités. Il devient essentiel de faire entendre une autre voix.
Il est temps d’emprunter une voie, plus juste et plus respectueuse des populations. Celle du
centralisme prévaut depuis la monarchie. Elle a infligé des blessures profondes aux
peuples de métropole et d’outre-mer : affaiblissement puis disparition à terme de leurs
langues et cultures ancestrales, marginalisation territoriale. Il faut une politique nouvelle,
adaptée à notre temps, pour rompre avec ce passé.
Or la nouvelle carte des régions a été bâclée sur un coin de table, sans respect des
territoires et de leurs identités, sans consultation des populations ni de leurs élus locaux.
Une démocratie moderne, confrontée comme la nôtre à des problèmes économiques,
écologiques, sociaux et culturels sans précédent, ne peut être gouvernée de cette façon. Il
nous faut réagir et nous faire entendre.
Le centralisme nous étouffe, il empêche l’imagination et les initiatives novatrices de
s’exprimer ; il uniformise, il paralyse, il décourage aussi par ses pesanteurs. Le modèle
jacobin, ce centralisme poussé à l’excès, nie ce qui fait les particularités de nos régions,
tout ce qui constitue leur identité, comme leurs cultures, leurs langues, leurs façons de
concevoir la vie en société, leur histoire, leurs traditions et leurs façons d’innover, de
s’insérer dans l’Europe et de regarder le monde… Il faut libérer enfin le dynamisme dont
nos peuples et nos régions sont capables.
L’Alsace doit vivre et les Alsaciens être respectés. La Bretagne doit pouvoir décider
démocratiquement de retrouver son unité territoriale. La Corse doit pouvoir bâtir son
autonomie selon les intérêts de sa population. Le Pays Basque, la Catalogne et la Savoie ont
besoin de disposer d’une collectivité propre. L’Occitanie avec son territoire et ses régions
doit pouvoir fédérer ses potentialités et revitaliser son identité, notamment sur le plan
culturel et linguistique. Les régions historiques comme la Normandie, la Franche Comté ou
la Lorraine doivent pouvoir mieux s’affirmer. La liste est longue…
Même pour la région parisienne et ceux qui y vivent, plus d’autonomie régionale irait dans
le sens de plus de démocratie : L’État central n’a-t-il pas imposé son projet de «Grand
Paris» contre l’avis des élus franciliens ?
Le fédéralisme que nous proposons est une réponse efficace à la crise sociale, écologique,
économique et politique. L’exemple d’autres Etats et régions en Europe le démontre.
Le centralisme a échoué et échouera encore dans la lutte contre les inégalités territoriales.
Et celles-ci se transforment en inégalités sociales. Jamais aucune réforme n’a eu le courage
d’aller jusqu’au bout d’une véritable décentralisation. Il y a toujours eu des prétextes pour
faire machine arrière. L’Etat centralisé est un Etat paralysé, replié, recroquevillé sur luimême.
La dernière réforme, avec la création de métropoles n’a fait qu’aggraver la coupure
grandissante entre des territoires privilégiés et le reste du pays. La nouvelle carte des
intercommunalités, parfois décidée seule par les Préfets, ne répond pas toujours aux vrais
bassins de vie et à la confiance que nous devrions accorder à l’énergie des territoires, à leur
capacité d’innovation et de création.
Il y a urgence à faire émerger une force politique qui remette en cause le centralisme et
propose une véritable régionalisation.
C’est le sens de ma candidature.
Il y a urgence à ce qu’un projet politique, qui donne de vrais pouvoirs et de vrais moyens
aux régions, s’affirme sur la scène électorale, partout en France, pour redonner un espoir à
ceux qui refusent « l’apartheid territorial » .
Je crois aux forces et aux capacités d’engagement qui existent dans nos communes, dans
nos régions et je suis convaincu que nous pouvons peser sur la prochaine présidentielle.
Ensemble, nous pourrons proposer ce qui n’a jamais été fait, jamais été osé en France, à
savoir une démocratie enracinée et renouvelée, donnant partout les moyens à chacun de se
réapproprier son avenir, de proposer des solutions adaptées au territoire où il vit.
Ce que je propose est le fruit d’une expérience. Maire de Carhaix, une commune de 8000
habitants, co-fondateur du festival des Vieilles Charrues, un des plus importants festivals
de musique actuelle d’Europe, créateur et chef d’entreprises, je connais bien la réalité du
terrain. J’y suis confronté chaque jour.
Comme beaucoup d’élus de base j’ai eu à me battre – avec succès – contre l’abandon des
services publics en zone rurale et par exemple, après un combat acharné avec la population
locale, sauver la maternité et la chirurgie de l’hôpital de Carhaix condamnées par la tutelle
au nom de la rentabilité.
Je suis arrivé à la conclusion qu’il faut ouvrir grandes les portes et les fenêtres pour aérer
et vivifier les territoires et libérer les énergies.
C’est le seul chemin pour sortir de la crise qui frappe nos territoires régionaux de plein
fouet : qu’ils retrouvent leur dynamisme dans le respect de leur identité.»
Christian TROADEC
Maire de Carhaix
Conseiller départemental du Finistère